DOUVES : Traces observables

DES DOUVES AUX AUBELLES ? : Les traces observables

 

Une baisse de niveau observable au pied des murs les plus hauts

La partie ouest de l'enceinte est celle sur laquelle s'appuyent les bâtiments restants. C'est aussi celle qui voit le meilleur état de conservation de l'enceinte d'origine, donnée comme ayant une hauteur de 12 m. C'est donc celle qui s'est le moins effondrée et a libéré le moyen de remblais d'éboulis.

On observe au pied de cette partie de l'enceinte une baisse sensible du niveau du sol, en pente continue depuis l'extérieur, point le plus haut, jusqu'au pied des murs, point le plus bas (près de 1m. de différence de hauteur par endroits). Il se pose donc deux possiblités :

- soit le niveau se creuse au pied des murs, mais sous l'effet quelle action ? La seule suffisamment puissante serait une circulation hydraulique régulière, mais cela n'est pas vraisemblable au reagard du réseau hydrographique actuel.

- soit un ancien fossé se comble progressivement, depuis le bord le plus friable et le plus instable, à savoir l'extérieur du fossé. Se comblement pourrait se faire par affaissement progessif du bord du fossé, par sédimentation lors des crues, et par la transformation en terre de la végétation, abondante à cet endroit.

Le reste des murs d'enceinte voit son pied à niveau avec le terrain avoisinant et ne présente pas de rupture de pente à son pied. Ce mur simple, qui a été repris et remonté au XVIIIème, ne bénéficiait pas du soutien des bâtiments, comme c'est le cas sur le segment ouest. Il s'est donc effondré plus rapidement, et aurait ainsi comblé le fossé depuis son pied vers l'extérieur. Cette action de comblement combinée avec celle depuis l'extérieur du fossé aura conduit à niveler le sol.

 

Une instabilité du sol en périphérie immédiate de l'enceinte

Au XVIIIème siècle, les cris de la Révolution incitèrent les habitants à remonter les murs d'enceinte. Pour mieux répondre à la nouvelle distribution de l'espace, ils ont modifié une partie de l'agencement des remparts, en créant une nouvelle tourelle carrée face au village de Ménétréol.

Il reste aujourd'hui une partie des murs de cette construction. Pas ferrée, elle s'est ouverte, les trois pans de murs ajoutés s'étant écartés les uns des autres, et les murs en appui contre le rempart ayant basculé vers l'extérieur. Ce basculement s'est fait proprement, le bord en appui ayant conservé sa rectitude. Il forme aujourd'hui un angle important avec l'aplomb du rempart.

De ceci on peut déduire plusieurs observations :

- la construction de la tourelle a été construite de niveau, et a basculé par la suite. Ceci signifie que, a la Révolution, le fossé éventuel avait déjà été totalement comblé.

- la construction, ni ancrée dans le mur, ni chaînée, s'est ouverte de toute part. Pourtant, le reste des bâtiments n'a pas bougé. Au delà de la différence de qualité dans la construction, celà traduit aussi une instabilité du sol à cet endroit.

- le basculement se fait selon un angle qui s'ouvre vers le haut. Aucune partie du mur n'étant ferrée, celà signifie que le sol est inégalement instable, et que la partie la plus stable se trouverait au pied des remparts. Ce qui correspond à une zone essentiellement pierreuse au pied des rempats, résultant de leur effondrement, et une zone plus meuble vers l'extérieur, correspondant aux effondrement de terre, aux dépôts limoneux lors des crues, et à l'humification de la végétation morte.

© 2011 Gwenaël FAUCHER