ARCHITECTURE : Révetements

REVETEMENTS DES MURS

Une tendance post morderne qui perdure veut qu'une maison ancienne soit construite en murs de pierres apparentes. Si cette technique peut s'envisager dans des régions sans gel ou à pierres non gélives, il peut paraître dangereux, comme toujours de faire règle d'une exception. En effet, l'enduit n'a jamais eu pour vocation d'enlaidir une façade, mais de la protéger des intempéries. De l'humidité, l'eau glissant en surface au lieu de remonter par capilarité le long des joints entre les pierres. Du gel, l'enduit ayant un rôle de protection thermique des pierres constituant le mur : une pierre enduite est une pierre qui ne gèle pas.

Les Aubelles sont construites à 90 % en pierres gélives, on l'a vu plus haut, dans une région très froide l'hiver (-10°C enregistrés dans la cour en hiver). La qualité de la construction ne fait aucun doute. La complexité de la construction révèle une très grande compétence des bâtisseurs. Il serait surprenant qu'il n'est pas pensé construire dans la durée. Aussi, s'ils ont construit les murs en pierres gélives, c'est qu'ils maîtrisaient le problème. Et sans doute la solution était un enduit. D'ailleurs, l'habitat local (maison de Ménétréol, de Sancerre...) sont revêtues d'enduit.

Au delà du simple bon sens, on observe que partout les pierres calcaires d'apparat, non gélives, sont positionnées avec une légère avancée par rapport au niveau du mur. Les murs en état révélant une parfaite rectitude, il paraît improbable que ce décalage systématique soit à une erreur d'ajustement répétée. Par contre, le décalage, de l'ordre du cm., correspond à l'épaisseur d'un enduit de protection. Une mesure précise de ce décalage permettrait de connaître l'épaisseur exacte de la couche d'enduit. Y'aka...

Enduit qui, soigné, ajoute à la qualité de la construction. Et si on se prend à imaginer un enduit blanc sur l'ensemble des bâtiments, il est à parier qu'on devait voir qu'eux au milieu du val de Loire. Blanc se dit « albus, alba » en latin. Les belles blanches se diraient « albae bellae ». Une contraction coulant sous le sens donnerait « alb'bellae ». Le « alb » ayant glissé vers le « aub », on arrive, en bien moins de 1000 ans, à : ... « Aubelles ». Alors, les Aubelles, les « Belles Blanches » ? Pour un peu, on pourrait imaginer qu'il y ait, car nous sommes en plein val de Loire, quelque Dame Blanche qui les habite...

© 2011 Gwenaël FAUCHER