ARCHITECTURE : Structure etc

 PRINCIPES DE CONSTRUCTION

 

OBSERVATIONS GÉNÉRALES

L'étude des murs fait apparaître quatre matérieux de base :

  • de la pierre calcaire blanche ou légèrement dorée, non gélive,
  • diverses pierres dures, de teintes variées, gélives,
  • de la pierre grossière, prise dans du mortier de chaux,
  • de la tuile.


La pierre calcaire blanche non gélive est présente aux angles, encadrements des portes et des fenêtres, et sur les frises horizontales. C'est une pierre qui est taillée avec soin.

Les pierres dures et gélives sont observables sur les deux premiers rangs de façade de tous les murs des Aubelles. Sa gélivité la rend fragile face aux intempéries : elle se fragmente en dizaines de morceaux, qui tombent en laissant un vide. Ce vide laisse apparaître le mélange de pierre grossières et de mortier de chaux.

Les tuiles sont présentes en lits continus, à une (plusieurs ?) hauteurs donnée du mur.

Coupe horizontale d'un mur


STRUCTURE DU MUR

De ces observations, on comprend que le mur s'appuie sur le calcaire d'apparait non gélif partout où il est fragile : aux angles, et aux percements.

Entre deux appuis, la pierre dure gélive limousinée, présente des deux côtés du mur, sert à la fois à assurer la régularité de la façade et à contenir le remblais de pierres grossières et de chaux. De plus, une façade dure assure la stabilité du mur, là où un simple remblais, trop mou, ne pourrait l'empêcher de s'affaisser.

Les lits de tuiles, continus, servent à empêcher les remontées d'humidité le long dun mur.


APPAREILLAGE EXTÉRIEUR

Sur la partie la plus préservée des remparts, principalement à droite du chatelet d'entrée disparu (voir carte postale ancienne), on observe une différence d'aspect entre la partie basse, appraillée de pierres proprement taillée, et la partie haute composée de blocs grossiers. Cette différence peut avoir deux explications.

Structure de l'appareillage extérieur

La première explication proposera que ceci est dû à une superposition d'époques de construction, avec une reprise des ruines de murs existantes, pendant la révolution. A ce moment là, les Aubelles ont été reprises, et c'est vraisemblablement durant cette période qu'elle a été aménagée telles que nous pouvons le voir aujourd'hui. La reprise du mur, faite dans l'urgence, serait de facture plus grossière, avec le matériau trouvé sur place. Ceci expliquerait également qu'on trouve de très grosse pierres très haut dans le mur : comme pour les remparts de Die, dans la Drôme, on se dépêche et on privilégie ce qui est « efficace » : une grosse pierre remplit plus d'espace qu'une petite.

La seconde explication proposera que cette différence d'appareillage est due à la différence de fonction du mur. En effet, la hauteur de pierres proprement appareillées correspond à peu près à la hauteur du mur porteur, tel qu'on peut l'observer à l'intérieur de l'enceinte. Dans ce cas, la partie basse du mur, plus exposée aux aggressions aurait bénéficié d'un soin particulier, afin de le renforcer. En effet, des pierres bien taillées, et plus dures, résisteront mieux que des pierres simplement dégrossies (limousinées) et plus fragiles (très gélives), dont le rôle principal est simplement d'assurer la stabilité de la construction.

Aujourd'hui, les deux explications co-existent, et la réponse attendra. De plus, il y a peut être du vrai dans les deux idées.

© 2011 Gwenaël FAUCHER