ARCHITECTURE : Principes de construction

- EPAISSEURS, APPAREILLAGE ET PROFILS DES MURS -

 

EXTERIEUR

Quand on fait le tour de l'enceinte, on peut observer deux différences sensibles :

    - l'appareillage

Il est double de part et d'autre du châtelet, avec une partie basse (0 à 2,20 m.) construite en moellons de 15 cm x 15 cm et une partie supérieure en empierrement plus grossier. Cet appareillage permet de renforcer la base du mur. Les moellons, sur une hauteur d'homme, bras levé avec un outil, sont difficiles à déchausser et réduisent les risques de sape de la muraille.

 A l'aplomb des corps de bâtiment, il est constitué de moellons de grande taille sur la partie basse, de taille moyenne sur la partie haute. Ceci permet de renforcer la base du mur qui devra supporter les deux voire trois étages de construction.

     - le profil

A l'exception de la section correspondant à l'arrière du corps de bâtiment, le profil des murs est strictement vertical, pour la partie visible et vraisemblablement en profondeur.

Sur l'arrière des bâtiments, le profil est en déport à la base, à raison de 2 cm environ par rang de moellons. Ce déport permet le renforcement de la stabilité de l'édifice en accroissant la surface d'assise.

 

Ce décroché et l'appareillage à gros moellons permettent de déterminer les sections de mur sur lesquelles s'appuyaient des corps de bâtiments.

 

INTÉRIEUR

LES MURS DES REMPARTS

Les remparts présentent un profil différent. Sur la partie la plus préservée, on observe une ligne de creusement regulier sur toute la longueur des remparts, à 2 m. du sol environ. Une étude plus attentive met en avant que cette ligne s'appuie sur un renflement du mur. La partie du rempart la plus préservée, celle jouxtant la chapelle, laisse apparaître, de part et d'autre de la ligne de creusement, des pierres d'appareillage, de façade, pas trop dégradées. On constate un retrait de 40 cm environ. La mesure précise est difficile, car les bords sont très dégradés, et que système de mesure de l'époque n'était pas le système métrique (Précisions sur le site de Guédelon). Dans notre cas, on peut penser qu'il s'agit d'un retrait d'un pied (32 cm) ou d'une coudée (52). Il faudrait faire un aplomb précis pour en avoir la certitude, mais ce n'est pas aujourd'hui une priorité. Il faut déjà retenir qu'il y a une différence sensible d'épaisseur. Par aileurs, les travaux de restauration du segment le plus dégradé, vers la route et le séchoir, en 2003, on fait apparaître que les fondations du mur mesuraient environ 3,40 mètres d'épaisseur, soit 10 pieds ou 7 coudées, depuis d'alpomb extérieur vers l'intérieur de la cour, et que la partie intermédiaire (0m. - 2m.) mesurait de l'ordre de 1,20m. d'épaisseur, soit 4 pieds environ. On peut donc retenir que les remparts étaient construits en trois niveaux d'épaisseurs différentes :

- une assise épaisse de 10 pieds ou 7 coudées d'épaisseur, destinée à supporter le poids des remparts et à stabiliser le mur. Le fait qu'elle se tiennent à l'aplomd du reste du rempart tend à renforcer la thèse sur la présence de douves. Sinon, il aurait été plus logique de centrer cette assise par rapport aux portions supérieures.

- un mur porteur de 4 pieds ou 3 coudées d'épaisseur, destiné à assurer la résistance aux travail de sape des piétons (2 m. correspondent à la hauteur de frappe d'un homme au sol), et à supporter la partie haute. Ce mur est coupé dans son épaisseur par un lit de tuiles, à une coudée du niveau estimé du sol, destinées à empêcher la remontée de l'humidité

- un mur défensif de 3 pieds ou 2 coudées d'épaisseur. Sa hauteur est aujroud'hui d'au moins 3 m. de haut, mais des écrits laissent penser que la hauteur des murs étaient de 12 m. . Cette épaisseur était suffisante pour que le mur puisse supporter son propre poids du mur ainsi que les aggressions «hautes» éventuelles (pose d'échelle, jets de flèches ou de pierre...), sans surcharger, donc fragiliser, la portion intermédiaire. Aujourd'hui, il n'est pas possible de déterminer comment était construit le faît du mur.

LES MURS DES BÂTIMENTS

Les murs des bâtiments sont très dégradés. Les parties extérieures observables semblent présenter une épaisseur de l'ordre de 1,20 m. environ, soit 4 pieds ou 3 coudées. Cependant, elles ne présentent pas de retrait, ce qui est logique, car les murs devaient supporter la charge des planchers et des toits, contrairement à ceux des remparts.

Les mesures des murs intérieurs ne sont pas possibles aujourd'hui. Il faudra attendre des travaux de dégagement quelques années pour pouvoir se faire une idée. Le mur de la chapelle, le seul qui reste quasi intact, semblent ne pas présenter de retrait sur la hauteur.

© 2011 Gwenaël FAUCHER